<REVISTA TEXTO DIGITAL>
ISSN 1807-9288
- ano 2 n.3 2006 –
http://www.textodigital.ufsc.br/
MALBREIL, X. Pour une methodologie d'approche
critique des œuvres de litterature informatique. Texto Digital, Florianópolis, ano 2, n. 2, Dezembro 2006.
FOR A METHODOLOGY OF CRITICAL APPROACH APPLIED TO
DIGITAL LITERARY WORKS
Xavier Malbreil
Université de Toulouse II
Une première version de cet article a paru dans la revue RiLUne
http://www.rilune.org/mono5/litnumerique.htm
RESUME:
Parmi les objets esthétiques nouveaux nés avec
l’informatique, certains s’inscrivent résolument dans le champ des arts
plastiques, tandis que d’autres explorent de nouveaux espaces musicaux, et que
d’autres encore, parce qu’ils accordent une importance tout particulière au
texte, sembleraient appartenir au champ de la littérature. Ces œuvres à visée
littéraire sont tout à la fois lisibles et visibles et leurs procédures
d’interactivité invitent à les regarder d’une façon tout à fait particulière.
Une méthodologie d’approche critique des œuvres de littérature informatique
doit voir le jour, des outils particuliers doivent être créés pour rendre
compte de ce que l’on peut considérer comme un nouveau champ, à l’intérieur du
méta-champ de l’art verbal.
MOTS-CLE: littérature, littérature informatique,
lisibilité, visibilité, interactivité, réception, méthodologie, critique.
ABSTRACT: In this article, Xavier Malbreil put the focus
on some questions about electronic literature and try
to establish the prolegomens for a criticism
methodology. Is the electronic literature a new literary genre, or a new area ? First of all, we must answer to this question
about electronic literature, if we want to establish a criticism methodology.
Secondly, we must ask us what is realy
specific in electronic literature and how we could use the new technologies
tools to appreciate this specificity. Last of all, we must create a criticism
vocabulary.
KEYWORDS: Literature, Digital
Literature, legibility, visibility, interactivity, reception, methodology,
critic.
Plan de l’article
page 2 Introduction
Page 4 La littérature
informatique, genre ou champ
Page 8 Prolégomènes à une
méthodologie d’approche critique des œuvres de littérature informatique.
Page 10 Analyse immédiate
-
L’URL
-
L’ouverture de la page
d’accueil
Page 14 Analyse médiatisée
-
le moteur de
recherche Touchgraph©
-
le moteur de
recherche Kartoo©
Page 17 Conclusion des
prolégomènes
Page 20 Vers une
méthodologie d’approche critique des œuvres de littérature informatique
Parmi les objets esthétiques nouveaux
nés avec l’informatique, certains s’inscrivent résolument dans le champ des
arts plastiques, tandis que d’autres explorent de nouveaux espaces musicaux, et
que d’autres encore - parce qu’ils accordent une importance tout particulière
au texte, soit comme substrat, soit comme horizon final – sembleraient
appartenir au champ de la littérature.
Ces œuvres à visée littéraire, dont il
faudra préciser pourquoi elles sont appelées œuvres de « littérature
informatique », nous posent un certain nombre de questions parce qu’elles
sont tout à la fois lisibles et visibles, et parce que des procédures
d’interactivité nous invitent à les regarder d’une façon tout à fait
particulière. Un certain nombre de critères nous les font rapprocher de la
littérature, et c’est pourquoi nous les désignons sous le terme de
« littérature informatique » en français et Letteratura elettronica ou letteratura digitale en
italien.
Devant ces
objets esthétiques nouveaux, nous sommes quelque peu démunis, et privés pour
l’instant d’un vocabulaire approprié. Il n’est besoin que de rappeler comment
nous sommes gênés pour qualifier l’acte de lecture – étant donné qu’il s’agit
davantage que d’une lecture : tout à la fois nous lisons des mots, nous voyons
des images, et nous interagissons avec l’écran grâce à des périphériques comme
la souris, le clavier, ou encore la webcam. Certains ont proposé
« écrilecture » pour désigner « les nouveaux modes de fusion des actes de l’écriture et de la lecture que l’on
a découverts. »[1]. D’autres ont parlé de lect-acteur[2] pour désigner celui qui lit et qui interagit. Pour ma
part, je privilégie le terme d’hyperlecteur, pour désigner celui qui lit
des œuvres contenant des liens hypertextes. Là n’est
pas le plus important pour l’instant.
Il ne faut pas douter qu’un langage
critique se formera, qui sera élaboré peu à peu, par les uns et par les autres,
en France, en Italie, au Canada, et dans tous les pays où l’on se pose ce genre
de questions. L’exemple du cinéma, qui a dû se dégager pas à pas des références
au théâtre, pour trouver d’abord son langage propre, sa propre voie, nous
montre que d’autres arts ont déjà connu le même cheminement. Quand il s’est agi
de trouver un langage critique pour le cinéma, c’est l’écueil représenté par la
très forte mainmise de la critique littéraire qu’il a fallu éviter et c’est en
se focalisant sur ce qu’il avait de proprement spécifique que le cinéma a forgé
son langage critique.
Ce qu’il avait de spécifique, c’était
évidemment la caméra. La caméra qui capte l’image, mais aussi qui sert à écrire
l’image. C’est quand on a commencé à parler du zoom, du plan américain, du
champ/contrechamp, du plan séquence, dumontage, que l’on a vraiment pu parler
de ce qui se passait à l’écran, que l’on a vu ce que le cinéma nous apportait
de réellement nouveau.
Concernant la critique en littérature
informatique, le chemin sera certainement le même. Tout d’abord, la littérature
informatique devra se détacher de la littérature et/ou des arts plastiques,
afin de trouver sa dialectique propre, puis elle devra trouver son langage
critique spécifique, en n’oubliant jamais quels sont les outils qui lui
permettent d’exister.
Mais avant de poser quelques éléments de
cette recherche, il faudrait essayer de définir ce qu’est la littérature
informatique – en n’oubliant jamais de se demander si elle existe vraiment, ou
si elle n’est qu’une chimère inventée par quelques universitaires.
La littérature
informatique, genre ou champ ?
Une œuvre de
littérature informatique, et je veux parler ici de la littérature de création,
puisque n’entrera pas dans mon propos tout ce qui pourrait ressembler à
l’adaptation d’une œuvre antérieure, que l’on ferait migrer d’un support papier
vers un support écran, une œuvre de littérature informatique, donc, peut se
lire, se regarder, s’observer pour l’heure sur un écran. Elle est
l’actualisation par un lecteur mécanico-électronique d’un ensemble fini[3], ou infini de fichiers numériques liés entre eux.
Pour qu’une
œuvre de littérature informatique puisse exister il faut que le schéma suivant
soit réalisé :
Schéma émetteur/récepteur
Nous voyons là qu’une œuvre de
littérature informatique suppose un auteur et un lecteur dans la même
disposition de moyens. C’est une
spécificité unique pour l’heure dans le domaine des arts, que de mettre le
récepteur et l’émetteur dans quasiment la même situation en face de
l’œuvre : il faut impérativement un ordinateur pour créer une œuvre de
littérature informatique comme pour y accéder. Mais de plus il faut que
l’ordinateur de lecture soit compatible avec l’ordinateur d’écriture.
La surface de
réception, l’écran, entre en ligne de compte dans cette ébauche de définition
de façon contingente, car on peut fort bien imaginer une littérature
informatique s’écrivant sur un mur, ou sur la surface de nos lunettes de
vision, ou encore en trois dimensions, dans l’air. Ce qui importe davantage,
c’est le mode de traitement de l’information et la capacité de stockage, sous
forme de données numériques, sur lesquelles on s’appuie. Au risque de la
tautologie, la littérature informatique est une littérature née avec
l’informatique, qui pour l’heure se donne à lire sur un écran.
Doit-elle être
intégrée dans le champ de la littérature, ou bien recouvre-t-elle un champ
inédit, c’est une question que l’on peut se poser. Sans vouloir trancher de
façon définitive, on fera remarquer, avec Jean Marie Schaeffer[4], dans son article sur la littérature orale, comme le
terme « Littérature » désigne par son étymologie ce qui ressort des
« lettres », et pourrait sembler exclure toute production artistique
non uniquement fondée sur l’écriture et la reproduction de corpus formés de
« lettres ». Mais, de même que Jean Marie Schaeffer montre que le
terme de « littérature orale » est finalement le plus adapté à
désigner ce qu’il désigne, quand bien même le phénomène recouvert n’est pas
constitué par des corpus de lettres, mais par des pratiques orales, de même pourra-t-on
utiliser le terme de « littérature informatique », quand bien même
les corpus envisagés seront composés de lignes de codes numériques binaires
assemblées entre elles, formant un tout cohérent et opérationnel. On pourra
tout de même préciser que tous les assemblages de lignes de code ne sont pas
des œuvres de littérature informatique – et qu’il y faut bien une présence du
texte dans la restitution visible à l’écran pour que l’œuvre en question soit
identifiée comme faisant partie d’un méta-champ de l’art verbal incluant
littérature orale, littérature écrite et littérature informatique[5]. Il y faut la présence du texte, du texte lisible de
préférence et, comme il faut à la littérature orale pour se distinguer du babil
quotidien à la fois une préoccupation esthétique et une différenciation à
l’intérieur du flux de paroles quotidien, marqué soit par une intonation, un
niveau de langue spécifique, soit par un cadrage (framing) manifesté par des
formules d’introduction et de clôture, il faudra de même à la littérature
informatique les préoccupations esthétiques qui la différencient de corpus
utilitaires, ainsi que ce fameux cadrage – qui pourra prendre des formes
multiples, dont la première est l’URL.
Mais l’URL ne
serait toujours pas suffisant pour assurer que le corpus numérique en question
est bien d’une nature artistique et ne ressortit pas, par exemple, à
l’intérieur d’un même URL au genre de la paraphrase, du commentaire, ou du
méta-discours. On pensera par exemple aux sites comme www.e-critures.org, ou http://transitoireobs.free.fr/to/, ou au site anglophone de l’Electronic Literature
Organization, http://www.eliterature.org/, qui réunissent sous le même nom de domaine à la fois
des textes relevant du méta-discours et des œuvres de littérature
informatique.
A la question
première et dernière de savoir ce qui pourrait différencier un corpus de
littérature informatique de tout autre corpus numérique, nous pourrons
emprunter rapidement à Gérard Genette, dans « Fiction et Diction » [6], la comparaison entre poétique essentialiste et poétique
conditionnaliste, pour remarquer que si la poétique essentialiste nous semble
intellectuellement plus satisfaisante, parce qu’elle suppose un rattachement
générique des œuvres, et n’impose pas de suivre les goûts d’un critique, ou les
inclinations d’une mode – ce qui est le cas d’une poétique conditionnaliste -
il n’en reste pas moins que la littérature informatique est encore très mal,
voire pas du tout, formalisée en genres, sous-genres, catégories. Bref, elle
n’est pas institutionnalisée. Aucune académie pour en certifier l’existence, ni
pour décider de l’appartenance ou non des œuvres à leur champ.
Mais retenons
quand même que la poétique essentialiste avance deux critères de
littérarité : par le contenu fictionnel et par la forme poétique. Sous
peine de quelques aménagements, ces deux critères pourraient facilement être
repris pour décider de l’appartenance ou non des œuvres à la littérature
informatique. Encore resterait-il à décider de ce que peut être une
« forme poétique » concernant la littérature informatique. Remarquons
encore que le champ de la littérature informatique est en cours de formation,
et que des sites comme www.e-critures.org, ainsi que ceux cités plus avant, des répertoires émanant de centres
universitaires, comme celui de l’Université Ouverte de Catalogne[7], ou encore l’initiative présente de l’Université de
Bologne[8], concourent à cerner son existence.
Voilà pour une
définition sommaire, mais suffisante pour l’instant de la littérature
informatique.
Nous
retiendrons surtout que la littérature informatique, constituée par des lignes
de codes assemblées entre elles, ne peut pas être assimilée à un genre spécifique
à l’intérieur d’un champ plus général, qui serait celui de la littérature ou
des arts électroniques mais qu’elle recouvre bien davantage un champ nouveau à
l’intérieur d’un méta-champ de « l’art verbal ». Littérature
orale, littérature écrite et littérature informatique, par ordre d’apparition,
sont les trois versants d’une même volition de signifier par les mots, mais pas
seulement par les mots, une part de l’humaine condition sous une forme dite poétique.
Prolégomènes à une méthodologie d’approche critique des œuvres de
littérature informatique.
Avant même
d’esquisser une méthodologie, nous devons poser comme préalable la question de
la possibilité même d’une critique des œuvres de littérature informatique. En
reprenant l’objection formulée par Edmond Couchot [9] dans son ouvrage « L’art numérique », nous
pouvons considérer que l’œuvre numérique étant par nature instable, puisque son
actualisation par un lecteur mécanico-électronique, désigné communément sous le
nom d’ordinateur, lui-même actionné par un lecteur humain, est à chaque fois
différente, la question du regard critique se pose de façon tout à fait
légitime. Le critique ne voyant pas la même chose que le lecteur, et pour
certaines œuvres même, à lecture unique, leur non-reproductibilité étant
certaine, nous sommes en limite d’une possibilité d’acte de
communication.
A cette
remarque d’Edmond Couchot - mais nous aurions pu également citer Jean Pierre
Balpe[10] dans les mêmes termes - nous pouvons apporter plusieurs
objections, dont nous citerons les principales.
Une œuvre de
littérature informatique en ligne, puisque nous nous concentrerons pour l’heure
sur les œuvres en ligne, est composée d’un ensemble de fichiers numériques
reliés entre eux et accessibles grâce à un ou plusieurs URL. Nous voyons donc
que deux éléments bien distincts composent l’œuvre, que nous pouvons analyser
de différentes façons, avant même de commencer une lecture critique de l’œuvre.
Ces données, l’URL et le fichier numérique de l’œuvre sont des données
certaines sur lesquelles une critique raisonnée peut se construire, à
l’intérieur d’un protocole qui prendra soin de noter scrupuleusement la date et
les conditions d’examen de l’œuvre.
D’autre part,
l’existence d’outils analytiques automatisés, moteurs de recherche et
méta-moteurs, qui balaient les URL
, en dehors de
toute action dirigée de la part du lecteur critique, sera un début de
réponse : l’œuvre de littérature informatique peut certes se manifester de
façon si contingente qu’elle mette en péril tout acte critique, mais il n’en
reste pas moins que son programme, ainsi que sa localisation sur le net, sauf
exception, sont stables. A ceux-ci nous pouvons accéder, ou du moins
pouvons-nous visualiser les traces laissées par ce programme, ce site, traces
accessibles par le biais d’autres programmes, sans intervention de la
subjectivité humaine.
Nous sommes
donc en mesure de proposer les prolégomènes d’une méthodologie d’approche
critique des œuvres de littérature informatique qui se décomposerait
ainsi :
-
analyse immédiate de l’URL, des codes-source et de la
manifestation visible d’une partie de l’œuvre
-
analyse médiatisée de l’URL de l’œuvre
Avant même
d’ouvrir une œuvre de littérature informatique, avant même de la parcourir, et
de tracer un parcours de lecture singulier, qui dans certains cas pourra être
tellement singulier qu’il désignerait une œuvre unique, impossible à voir par
tout autre lecteur, le lecteur critique pourra analyser des données certaines -
certaines à une date « x » soigneusement consignée au sein d’un protocole
- dont nous donnons ici les principales :
-
L’URL, titre et fonction éditoriale
-
Ouverture de l’œuvre : la page d’accueil
-
Les balises Head
-
Le format des œuvres
Expliquons rapidement
le sens de notre démarche.
L’URL[11] de l’œuvre, c’est-à-dire son adressage sur le réseau
Internet, sans quoi nous ne pourrions y accéder, est la première chose qui
« parle » pour l’œuvre de littérature informatique en ligne. C’est
grâce à l’URL que nous prenons connaissance de l’existence de l’œuvre de
littérature informatique – soit parce que des liens nous l’aurons signalé, soit
parce qu’une recherche aura inclus l’URL de l’œuvre parmi les résultats de notre
recherche. L’URL est donc la première chose qui parle pour l’œuvre, c’est à la
fois un message (« ce qui me passe par la tête » pour l’œuvre
contenue dans l’URL www.cequimepasseparlatete.com[12]) et une adresse, l’endroit où l’on peut la trouver.
Ainsi, pour chaque œuvre
analysée, il sera intéressant d’effectuer au préalable une analyse
sémantico-syntaxique de son URL.
On pourra
ainsi remarquer que certaines œuvres sont éponymes avec leur URL, comme www.trajectoires.com, www.cequimepasseparlatete.com ou encore www.livredesmorts.com .
Il y a dans ce
cas une confusion entre l’œuvre et son support, ce qui n’est pas toujours le
cas, loin s’en faut. Les stratégies d’auteur pourront avec profit être
analysées à l’aune de leur choix d’URL.
Qu’il s’agisse
encore de l’œuvre des artistes anglais David Crawford, Stopmotion Studies[13], ou Jackson Shelley, My Body[14], on ne pourra que remarquer comment leur URL fait tout à
la fois office d’adressage et de paratexte.
L’ouverture de
l’œuvre consistera à inscrire l’URL de l’œuvre dans un navigateur[15] et à rendre compte de ce que nous voyons. Cette
procédure peut se comparer à un préambule de test, puisque la première chose
que l’on pourra observer sera l’affichage effectif de la page d’accueil de
l’œuvre – et sa compatibilité avec l’appareil de réception en possession du
lecteur critique. La première page qui s’ouvre, quand on lance un URL dans le
navigateur, est dite « page d’accueil » du site quand l’œuvre se
confond avec l’URL, comme dans le cas de www.cequimepasseparlatete.com. Dans le cas où le site et l’œuvre ne se confondent pas cette première
page sera dite « page d’accueil de l’œuvre ». Quel que soit le
contenu des sites, la première page requiert toujours une importance capitale,
et c’est pourquoi elle doit être traitée de façon particulière. La première
page – peut-on parler d’incipit ? ce qui poserait aussitôt la question de
l’excipit de l’œuvre…pour le coup bien difficile à trouver ! - d’une œuvre
de littérature informatique est particulièrement importante, dans la mesure où
c’est elle qui contient les informations les plus décisives, que ce soit de
manière visible, ou de manière cachée, dans le code HTML.
La première
page, du moins sommes-nous sûrs que chacun la découvrira de la même façon, à
l’intérieur des limites énoncées.
La première
page, enfin, ouvre le champ des possibles. Elle détermine le parcours de
lecture qui sera accompli à l’intérieur de l’œuvre. Ainsi, nous aurons à
déterminer si la première page d’une œuvre donne ou non la possibilité de
rentrer dans l’œuvre en n’importe quel endroit – comme c’est le cas pour le
Non-Roman, qui affiche d’emblée tous les chapitres disponibles en ligne et
propose une navigation libre - ou bien si elle n’autorise qu’un seul parcours
défini à l’avance, comme c’est le cas pour certaines œuvres de littérature
informatique à navigation contrainte.
Les balises[16] Head renferment des
informations particulièrement stratégiques concernant l’œuvre. C’est presque
toujours l’auteur qui détermine le texte figurant à l’intérieur de ces balises,
et plus particulièrement les balises « Title » (Titre de la page),
« Author » (nom de l’auteur de l’œuvre), « keywords »
(mots-clés à destination des moteurs de recherche) et « description »
(courte description de l’œuvre) qui sont lues par les moteurs de recherche.
Nous précisons que pour extraire les balises Head d’un site, il faut faire un
clic droit sur la page d’accueil et sélectionner l’option « Afficher la
source ». On obtient dès lors le code-source de la page, dont on extrait
les balises Head. Dans la mesure où il est presque impossible que ce ne soit
pas l’auteur d’une œuvre de littérature informatique en ligne qui remplisse ces
balises, il sera important d’analyser leur contenu – comme étant la marque de
l’intentionnalité de l’auteur.
Les mots-clés contenus dans les
balises Head peuvent être considérées comme un message implicite de l’auteur en
direction des moteurs de recherche d’une part, en direction de lecteurs avertis
d’autre part. Des stratégies d’auteur pourront y être découvertes.
Format : L’analyse du format de l’œuvre nous a semblé
utile dans la mesure où dans un premier temps il était important de noter que
les œuvres ont un format : cela n’avait rien d’évident. Mais qu’est-ce
qu’un format ? Cela demandera à être précisé. Très rapidement, le format
est le langage de programmation dans lequel l’œuvre est écrite. Ce format
influe largement sur la nature de l’œuvre elle-même. Nous avons détecté la
présence de trois formats principalement utilisés : HTML + Javascripts, de
façon majoritaire ; HTML + PHP ; Flash, célèbre logiciel de
Macromédia.
Le HTML est un
format dit ouvert, c’est-à-dire que nous pouvons facilement accéder au code de
l’œuvre, le recopier, pour éventuellement modifier l’œuvre. Les
Javascripts sont des additifs de programmation qui s’installent derrière des
balises HTML. Les Javascripts sont faciles à utiliser et permettent de gérer
avec beaucoup de souplesse l’interactivité de l’œuvre. Le PHP, lui, est utilisé
pour mettre en place des bases de données – ce qui permet par exemple de proposer
une navigation contrainte. Enfin, le Flash est un format dit fermé, ou
propriétaire, que l’on ne peut pas modifier. Le format Flash est utilisé par
les infographistes, entre autres, pour ses facultés à générer des animations, à
intégrer du son, de la photo, de la vidéo. Mais, s’il permet de réaliser un
certain nombre de scènes graphiques, proches de l’animation, le format Flash a
pour défaut de formater les œuvres selon une esthétique assez reconnaissable.
L’auteur saura-t-il tirer parti de ces paramètres, ou bien sera-t-il prisonnier
de ce format, c’est la question que l’on pourra se poser.
Analyse médiatisée
D’ores et déjà nous pouvons
poser que cette analyse – réalisée au moyen d’outils disponibles en ligne pour
lesquels nous formulerons toutes les réserves nécessaires - ne saurait en aucun
cas tenir lieu de discours critique. Elle n’en est qu’un préambule, qui ne
saisit que la forme générale de l’œuvre, à l’intérieur d’un ensemble toujours
en mouvement, le Web, pour ce qui concerne les œuvres disponibles en ligne.
Pour ce qui concerne les œuvres de littérature informatique sur support CD-Rom,
la réponse devra être différente et les outils d’analyse appropriés.
Comme nous
l’avons déjà avancé, le recours à l’analyse humaine ne pourra jamais être
occulté. Les automates d’analyse ne pourront nous donner qu’une masse de
données à interpréter qui, si elles ne nous donnent aucune conclusion, nous
éviteront du moins de faire totalement fausse route.
Pour procéder
à l’analyse médiatisée d’œuvres de littérature informatique en ligne, nous
avons pour l’heure sélectionné deux méta-moteurs de recherche : www.touchgraph.com et www.kartoo.com
Cartographie Touchgraph : la cartographie des œuvres de littérature informatique, avec l’outil en
ligne www.touchgraph.com permet de créer des cartes au centre desquelles figure
le site cartographié. Nous pouvons ainsi relever les liens de premier rang
reliant notre site aux sites liés. L’outil Touchgraph se comporte comme un
métamoteur de recherche qui analyse la présence des liens sur le Web. La seule
action possible du lecteur critique est de taper le nom du site voulu dans la
fenêtre de requête puis d’envoyer la requête. On peut donc dire que Touchgraph
n’est pas influencé par une lecture pré-définie. Seuls les sites effectivement
reliés à celui dont on demande la cartographie sont relevés. Quels
enseignements pouvons-nous tirer de ces cartographies ? En premier il
faudra différencier les liens entrants (bleus) des liens sortants (roses). Nous
constaterons également que certains liens sont réciproques, entrants et
sortants. Un site qui émet des liens vers les autres sites est dit un
« hub ». Un site vers lequel pointent d’autres sites est dit
« authority »[17]. Dans un travail de méthodologie d’approche critique des
œuvres de littérature informatique, il sera intéressant de lister les liens
entrants et sortants, ainsi que les liens réciproques. Les liens sortants
pourront être considérés comme la manifestation de l’intention de l’auteur, qui
désigne des sites portails, ou des œuvres, ou des textes théoriques, dont il
estime que son œuvre est proche, ou dont il veut se rapprocher en la liant. Les
liens entrants pourront être considérés comme signe de reconnaissance de la
part de sites plus ou moins proches qui référencent l’œuvre en installant un
lien vers elle. Mais comme le note Kleinberg [18] dans son étude, le poids de chaque lien n’est pas le
même : si un site est une « authority » particulièrement
représentative (par le nombre de connexions constatées, ou par le nombre et la
qualité des citations qui lui donnent sa qualité de « authority ») le
lien qu’il émettra en sera d’autant plus important. Pour la pertinence de nos
cartographies, il sera intéressant de pouvoir mesurer la qualité (ranking) des
sites qui pointent vers l’œuvre dont nous voudrons dresser la cartographie. En résumé,
la cartographie d’une œuvre avec Touchgraph nous permettra de situer l’œuvre à
l’intérieur d’un environnement numérique hiérarchisé[19]. Pour que cette carte soir vraiment signifiante, il
faudra lister les liens entrants et sortants, et établir la qualité de ces
liens. Nous nous garderons toutefois d’en tirer la moindre conséquence sur une
qualité littéraire ou artistique des œuvres étudiées. L’établissement de la
cartographie de l’URL d’une œuvre avec Touchgraph nous permettra simplement de
l’affiner. Quant aux conclusions à en tirer, cela fera l’objet de discussions
en temps utile.
Il pourra être de quelque
profit, dans le cadre d’une méthodologie d’approche critique des œuvres de
littérature informatique, de consigner la cartographie du site ou de l’œuvre
étudiée, en ayant soin de noter sa date de réalisation. La suite de notre
travail de recherche nous permettra de préciser toutes les conclusions à tirer
de ce travail d’approche avec Touchgraph, mais nous pouvons déjà noter qu’une
intertextualité peut déjà se donner se dessiner, une intertextualité
médiatisée. Précisons enfin que nous avons testé la fiabilité de cet outil de
recherche, en répétant à un mois d’intervalle la même opération, et que les
résultats obtenus ont été très sensiblement identiques.
Cartographie Kartoo : l’outil de cartographie en ligne www.kartoo.com est également un méta-moteur de recherche qui transcrit
à la façon d’une carte l’analyse d’un URL.
Chaque URL relié au site
analysé apparaît sous forme d’îlot relié à d’autres îlots par des chemins, des
voies, qui déterminent des thématiques. Des agrégats textuels apparaissent le
long de ces voies, qui permettent d’affiner une recherche, et définissent un
« environnement thématique » autour de l’œuvre. Kartoo fonctionne
avec des algorithmes qui estiment la fréquence d’apparition des mots, et les
sélectionne en fonction de critères statistiques – après avoir éliminé au
maximum les articles, prépositions, conjonctions, etc . Dans la perspective
d’une méthodologie d’approche critique des œuvres de littérature informatique,
il sera intéressant de relever les mots liés à l’œuvre étudiée. Toutefois, il
faut souligner comme le travail d’interprétation devra recourir à de nombreuses
précautions. Une cartographie d’une œuvre avec Kartoo ne saurait en aucun cas
tenir lieu d’analyse critique, mais constituer un préambule à l’analyse.
Notre travail
préparatoire à une méthodologie d’approche critique des œuvres de littérature
informatique nous laisse pour l’heure aux frontières de l’œuvre.
Pour ne pas
faire de contresens, pour ne pas forcer l’analyse, et pour tenir compte du fait
que la littérature informatique, avant de proposer un contenu, se présente sous
un format nouveau, qui n’est pas celui du livre, ni de l’œuvre picturale, ni de
l’installation, ni de tout autre format connu précédemment, nous devions donc
tenter de trouver de nouveaux moyens d’approche, tout spécialement adaptés à ce
nouvel objet d’étude.
C’est ce que
nous avons commencé de faire. Avant d’utiliser des outils de recherche basés
sur des programmes informatiques, nous avons fait usage de tout ce que la simple
lecture, par le truchement d’un ordinateur relié au réseau, mais une lecture
raisonnée sous protocole, pouvait nous livrer.
Une œuvre de
littérature informatique se définit par un adressage électronique, ou par tout
autre contenant qui pourra être analysé. Pour l’heure, nous nous sommes
concentrés sur l’adressage électronique, l’URL, qui a pour particularité d’être
alphabético-numérique – et cela, pour une étude située à l’intérieur du
méta-champ de l’art verbal ne devait requérir que des capacités propres aux
sciences du langage. Nous nous sommes donc rendus compte qu’effectivement un
URL pouvait être analysé, de façon sémantico-syntaxique, et pouvait être
signifiant, avant même que l’œuvre ne soit parcourue. Il était particulièrement
important de noter cela avant toute manipulation sur l’œuvre parce qu’aussi
bien l’adressage de l’œuvre pouvait changer, voire disparaître, et qu’une étude
méthodologique devait aussi rendre compte, au sein d’un protocole, du devenir
des œuvres, jusqu’à l’évolution dans le temps de leur nom de domaine.
Voilà pour ce
qui devrait rester comme le premier temps d’une méthodologie d’approche
critique des œuvres de littérature informatique.
Par la suite,
nous avons posé trois autres critères d’analyse des œuvres, qui eux aussi ne
requerraient aucunement l’usage d’outils d’analyse informatisés :
l’analyse des balises Head, l’analyse de la page d’ouverture, et enfin
l’analyse du format. Ces trois données sont constitutives de l’œuvre, sont
fixes au jour de l’analyse, et donc doivent pour le moins être notées au sein
d’un protocole, avant de chercher à les interpréter.
Mais nous
avons vu que très facilement - et toujours pour la raison que ces œuvres sont
écrites dans un langage de programmation alphabético-numérique, le HTML,
langage dit de « balise » parce qu’il met chaque instruction derrière
une balise accessible à la simple lecture, nous pouvions déduire un certain
nombre de choses des balises de mots-clés, par exemple, dont nous savons
qu'elles sont écrites par l’auteur lui-même – tout comme un auteur écrit
souvent la quatrième de couverture de son livre. Les balises de mots-clés
organisent la visibilité de l’œuvre sur le réseau Internet et manifestent en
quelque sorte l’intentionnalité de l’auteur. A ce titre, nous pourrons les
analyser comme nous analyserions n’importe quelle source, c’est à dire en les
mettant en doute, en les questionnant.
Ce que
l’auteur veut dire, la destinée que l’auteur cherche à donner à son œuvre,
n’est pas forcément conforme avec ce qu’elle est, ni avec ce que le public
décidera qu’elle soit.
L’analyse de
la page d’ouverture relève quant à elle de deux démarches : une démarche
descriptive, qui devra s’appuyer sur la reproduction de l’image de la page en
question, grâce à une capture d’écran, pour donner à tout le moins un
compte-rendu technique des conditions de réception de l’œuvre et une démarche
interprétative, qui devra s’appuyer sur ce que l’analyse sémiotique a pu nous
apprendre du travail de lecture des images et des mots. Mais nous savons aussi
que la nouveauté de ces œuvres de littérature informatique est d’être
parcourues par des réseaux de sens nouveaux, les liens hypertextes. Est-ce que
les liens sont visibles ou non, quelles interactions créent-ils avec les
images, avec le texte, voilà quelques-unes des questions que l’on pourra se
poser au cours de ces lectures inaugurales, qui outrepasseront pour le coup la
lecture de la seule page d’accueil.
Enfin,
l’analyse du format des œuvres nous permettra d’éviter certains contresens dans
l’analyse ultime des œuvres.
Voilà pour le
premier temps de notre méthodologie. Pour l’heure, l’œuvre aura été ouverte, et
nous aurons uniquement noté ce dont nous pouvions être sûr, en dehors de toute
action sur l’œuvre, toute interaction, qui introduirait immédiatement une
part de subjectivité, et/ou d’aléatoire, rendant caduque notre démarche..
Avant de
commencer une analyse de l’œuvre en naviguant à l’intérieur, il restait tout de
même une autre façon d’en rendre compte, en l’absence de toute subjectivité.
C’est ce que
nous avons voulu faire en sélectionnant deux méta-moteurs de recherche,
Kartoo.com et Touchgraph.com. Les résultats obtenus avec l’un et avec l’autre
devront être consignés au sein d’un protocole, puis analysés.
D’autres outils de recherche
peuvent être utilisés, non seulement pour effectuer le même travail et le
compléter, qui repose sur une analyse de l’URL et nous livrent un environnement
numérique de l’œuvre, une situation à l’intérieur d’un contexte, ce qui ouvre
tout à la fois vers la sociocritique et vers l’analyse sémantique, mais
également des outils qui feraient ce travail de cartographie à l’intérieur de
l’œuvre.
Une fois donc
que ces prolégomènes auront été consolidés, et peut-être complétés, un nouveau
travail pourra commencer, qui sera celui de lecture critique des œuvres, une
lecture qui dès lors pourra s’appuyer sur des bases certaines.
La navigation
sera certainement un des sujets majeurs de toute étude d’œuvre de littérature informatique.
Mais également tout ce qui ressort de l’analyse sémiotique, dans la direction
que nous avons déjà indiquée, c’est à dire qui tînt compte de la présence des
liens hypertextes à l’intérieur des réseaux de sens présents sur la page HTML.
Vers une méthodologie d’approche critique
des œuvres de littérature informatique
En premier
lieu, nous nous poserons la question de l’œuvre elle-même et de ses
limites : l’œuvre de littérature informatique peut-elle être réduite à sa
manifestation visible, ou bien faut-il inclure dans l’œuvre son code-source,
qui reste en principe invisible, mais qui n’en recèle pas moins des
informations capitales, comme notre analyse des mots clés a pu nous le montrer.
A ce titre, nous pourrons nous demander si le préalable à toute étude d’une
œuvre de littérature informatique ne sera pas constitué par sa mise à
disposition, code-source y compris, pour le lecteur critique. Une aspiration
des URL, avec les outils appropriés, pourra donc être tentée, en analysant les
problèmes légaux que cette démarche pourrait soulever.
Dans la
continuité de cette analyse de la part cachée des œuvres, nous nous
préoccuperons d’une analyse systématique des liens hypertextes à l’intérieur
des œuvres de littérature informatique. Sont-ils visibles d’emblée par le
lecteur, ou bien ce dernier doit-il balayer la surface de l’œuvre avec son
curseur pour les découvrir ? Cette démarche heuristique induit-elle une
lecture particulière de l’œuvre ? Peut-on catégoriser les liens
hypertextes, selon qu’ils s’ancrent sur un mot ou sur une image, selon qu’ils
pointent sur un autre mot, un groupe de mots, une image, un site extérieur,
selon qu’ils déclenchent des actions contextuelles ?
Cette
catégorisation des liens hypertextes peut-elle amener vers une catégorisation
des œuvres de littérature informatique, selon qu’elles privilégient tel ou tel
type de lien (vers une image, vers un mot, vers une action contextuelle, vers
un autre URL) ?
En élargissant
notre propos, nous serons amenés à nous demander si une analyse systématique de
l’écran pourrait être proposée, une analyse qui tînt compte aussi de tests
effectués auprès de lecteurs témoins. Comment un écran est-il lu, comment le
regard peut-il s’accommoder du mélange de signes verbaux et non-verbaux, comment
le dispositif particulier propre à la littérature informatique peut-il être
appréhendé, comment la présence sous-jacente des liens hypertextes peut-elle
influencer la lecture, voilà quelques-unes des questions que nous pourrons
aborder.
D’autre part,
comment qualifier les liens hypertextes d’un point de vue d’une analyse
sémiotique ? Sont-ils des signes, des images, des éléments de
contextualisation, des éléments déclencheurs d’une métaphore ?
Tout la problèmatique d’une approche critique des œuvres de littérature
informatique tient au fait qu’ils s’agit non seulement d’œuvres mixtes,
composées pour certaines de texte, d’image, de son, mais plus encore d’œuvres
reposant sur l’interactivité avec le lecteur. Doit-on dès lors se soucier
en premier de problèmes liés à la réception de l’œuvre, ou bien doit-on les
étudier en fonction de la multiplicité des possibles permise par leur
code-source.
Pour l’heure, nous privilégierons une approche systématique des œuvres de
littérature informatique, qui se souciera d’en explorer tout le contenu
visible, comme la part cachée. Nous ne supposerons l’existence que d’un lecteur
idéal, qui aurait pour but d’épuiser toutes les possibilités de l’œuvre, qui
voudrait en parcourir l’entièreté.
COUCHOT Edmond, HILLAIRE
Norbert. L’art numérique. Flammarion. Collection Champs. P. 162 et
suivantes : « Les critiques d’art face au numérique. »
GENETTE Gérard, Fiction
et diction, Editions Du Seuil collection Points, page 104 et suivantes.
KLEINBERG
John M, Article Hubs, Authorities, and Communities, sur
http://www.cs.brown.edu/memex/ACM_HypertextTestbed/papers/10.html#[Kleinberg%201998
SCHAEFFER Jean Marie,
article « littérature orale », p.608, dans le Nouveau
dictionnaire encyclopédique des sciences du langage, Editions du Seuil,
Points, collection Essais.
VUILLEMIN Alain, Poésie
et informatique I: historique, http://www.arts.uottawa.ca/astrolabe/articles/art0024.htm
http://hypermedia.univ-paris8.fr/Weissberg/presence/5.html
http://www.uoc.edu/in3/hermeneia/cat/
http://www.rilune.org/mono5/litnumerique.htm
http://www.olats.org/projetpart/artmedia/2002/t_jpBalpe.html
http://www.stopmotionstudies.net/
http://www.dicofr.com/cgi-bin/n.pl/dicofr/definition/20010101000513
<REVISTA TEXTO DIGITAL>
[1] VUILLEMIN
Alain, Poésie et informatique I: historique, http://www.arts.uottawa.ca/astrolabe/articles/art0024.htm
[2]
http://hypermedia.univ-paris8.fr/Weissberg/presence/5.html
[3] C’est le cas de
la plupart des œuvres, de reposer sur un ensemble fini de fichiers numériques.
Toutefois certaines œuvres reposent sur une base de données qui génère un
fichier infini, comme le Livre des Morts (www.livredesmorts.com) ou le Adam
Project (www.adamproject.com) et d’autres encore.
[4] SCHAEFFER Jean
Marie, article « littérature orale », p.608, dans le Nouveau
dictionnaire encyclopédique des sciences du langage, Editions du Seuil,
Points, collection Essais.
[5] Jean Marie
SCHAEFFER parle, dans l’ouvrage déjà cité, page 207, d’une
« différenciation ontologique des deux versants de l’art verbal »
pour rendre compte du découplage littérature orale/écrite. Peut-être
pourrait-t-on parler d’une « différenciation ontologique des trois
versants de l’art verbal » pour cerner la littérature informatique…sauf
qu’il y entre bien autre chose que du verbal. C’est en fait vers une
réunification du signe linguistique et du signe mathématique qu’il faudrait aller
chercher pour trouver la formulation la plus adéquate…mais nous y
reviendrons.
[6] GENETTE Gérard,
Fiction et diction, Editions Du Seuil collection Points, page 104 et
suivantes.
[9] COUCHOT Edmond,
HILLAIRE Norbert. L’art numérique. Flammarion. Collection Champs. P. 162
et suivantes : « Les critiques d’art face au numérique. »
[10] Voir une
présentation de l’universitaire et auteur français Jean Pierre Balpe sur http://www.olats.org/projetpart/artmedia/2002/t_jpBalpe.html
[11] URL :
(Anglais : Uniform Resource Locator).
Adresse Internet exploitée par les navigateurs (Internet Explorer ou Navigator,
par exemple). C'est l'adressage standard de n'importe quel document, sur
n'importe quel ordinateur en local ou sur Internet.
Structure de base d'une URL :
protocole://serveur/répertoire/document.extension
http://www.yahoo.fr
Source : Dictionnaire de l’Internet, http://www.dicofr.com/cgi-bin/n.pl/dicofr/definition/20010101005151
[12] Actuellement,
en juin 2006, l’œuvre n’est plus disponible en ligne.
[15] Internet
Explorer 6 dans le cas de notre étude.
[16] Balise.
En Anglais : tag)
Marque utilisée dans un texte pour signaler au programme qu'une commande
spécifique doit être exécutée. Le langage html utilise de très nombreuses
balises, dont les balises « head » qui se situent en tête de page.
Source : http://www.dicofr.com/cgi-bin/n.pl/dicofr/definition/20010101000513
[17] KLEINBERG
John M, Article Hubs, Authorities, and Communities, sur
http://www.cs.brown.edu/memex/ACM_HypertextTestbed/papers/10.html#[Kleinberg%201998
[18] id
[19] Expression
utilisée dans mon article donnant compte-rendu du colloque de Cerisy
« Internet Littéraire francophone 2005 », pour le magazine
électronique du Centre International d’Art Contemporain de Montréal, http://www.ciac.ca/magazine/compterendu.htm